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Moi, l'interdite
de Ananda Devi
Dapper, 2000, 125 p.
Une version " éthérée " du thème de " l'enfant dans le placard ". Ethérée, de par ce souffle poétique qui émane de l'écriture : à la fin du roman, il ne restera plus que le souffle d'un ange, à peine palpable sous les mots qui disparaissent de la page, de cette fillette interdite d'existence. Version "éthérée " peut-être, mais combien tragique, cinglante, faite de douleur et d'horreur. La petite fille, narratrice qui réussit à dire "je", a eu le tort d'être née fille justement (bouche inutile à nourrir) et contrefaite : elle sera rejetée par sa famille, comme l'a déjà été sa "grand-mère grenier" paralysée. Enfermée dans un four à chaux, elle lutte pour ne pas se laisser transformer en chose. Sa parole n'est qu'un grand cri de désir, en quête d'une vie ordinaire. Mais elle est dévorée par les bêtes (vermine ou folie ? on ne sait), ses seules amours seront celles d'un chien ou d'un prince qui n'est que clochard. Quant à l'enfant à naître, il ne pourra que mourir des mains de sa mère.
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